Mais quelle ne fut sa surprise de constater le vol de ses deux valises
( 28 kg et 32 kg) à Casablanca lors de son retour de Zurich (Suisse) le
21 juin 2008 alors que la passagère avait payé un excédent de bagages
de 1122 francs suisses, ce qui correspondait à 66 kg d’excédents.
Selon la victime, le tarif au kg avait augmenté le même jour de 5
francs (17 francs/kg au lieu de 12). « J’ai accepté de payer à
l’aéroport afin que je puisse revenir au moins avec mes bagages vu que
je n’avais plus le temps matériel pour faire les formalités de fret ».
Pis, charge-t-elle, l’avion a accusé un retard de 1 h 30 à Zurich. « Et
arrivée, j’ai raté ma correspondance sur Bamako prévue la même nuit
vers 1 h. J’ai passé 24 h à l’hôtel Atlas dépourvue de tout »,
raconte-t-elle.
Mme Fatoumata Traoré indique la disparition de 4 ordinateurs portables
et de plusieurs appareils représentant un montant global de près de 4
millions de F CFA. A ses dires, il a été découvert que les cadenas des
valises ont disparu et que les ordinateurs et autres appareils ont été
sortis de leurs emballages. De quoi donner un mal de tête à la
passagère qui voit ainsi ses économies subtilisées. Le hic, c’est
qu’elle continue de payer les dettes des personnes qui avaient demandé
des ordinateurs.
Contre argument
Mais à la Royal Air Maroc, l’on écarte d’un revers de la main la
plainte de la cliente pour plusieurs raisons. Si l’on en croit le
représentant de la compagnie, Badou Abdelkhalek, celles-ci tiennent au
fait que les excédents de bagages n’étaient pas au nom de la passagère
mais d’un certain M. Traoré. Et d’ajouter que Fatoumata Traoré, à son
arrivée à Bamako, a quitté l’aéroport pour ensuite venir se plaindre de
la perte de ses bagages.
« Une déclaration de pertes de bagages se fait toujours avant de
quitter l’aéroport. La dame est arrivée à 2 h 30 et est ressortie pour
ne revenir qu’à 18 h pour une réclamation ayant trait à la spoliation
de ses bagages. Le directeur commercial de l’assistance aéroportuaire
du Mali a refusé d’enregistrer sa déclaration parce que contraire à la
réglementation en la matière. Et c’est notre chef d’escale qu’elle a
supplié d’accepter sa déclaration qui était tardive » , explique M.
Badou.
Pour lui, la cliente aurait dû orienter ses bagages vers le service
fret « parce que ce ne sont pas des effets personnels mais des
marchandises ». Notre interlocuteur de soutenir que l’assistance
aéroportuaire du Mali n’a relevé qu’un manque de 23 kg contrairement à
l’inventaire établi par Mme Fatoumata Traoré.
Ce qui fait dire au représentant de la Ram que la passagère a réclamé
ce que la douane n’a pas contrôlé. Et de s’interroger comment la douane
n’a pas fait attention à cet inventaire alors que seulement c’est un
manque de 23 kg qui a été décelé.
Dans ce bras de fer, Mme Fatoumata Traoré/Royal Air Maroc, le
représentant de la compagnie en veut surtout au chef d’escale qui a
accepté la déclaration de vol. Celui-ci, dit-il, risque son poste. A ce
jour, l’affaire semble dépasser le représentant de la Royal Air Maroc
car le ministère marocain des Affaires étrangères s’est saisi du
dossier.
Malgré tout, le problème n’a pas été dénoué. Désarçonnée, Mme Fatoumata
Traoré a décidé de traîner la Royal Air Maroc devant le Tribunal de
commerce qui doit se prononcer sur le contentieux le 4 février
prochain. Elle réclame près de 4 millions de F CFA en réparation des
dommages subis.
Afriquejet