qui a été commandité par le Forum économique mondial, la Banque
mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Il est basé sur
des données statistiques et des enquêtes couvrant une douzaine de
secteurs (institutions, infrastructures, stabilité macro-économique,
éducation, santé, taille du marché, innovation, etc.).
Ce rapport annuel n'a pas fait que des constats, il a émis aussi des
recommandations pour que « les entreprises africaines deviennent
nettement plus compétitives ». Ainsi, à court terme, les pays du
continent doivent d'abord renforcer l'accès aux services financiers en
promouvant les marchés des capitaux.
Il importe en effet de « moderniser les mécanismes nécessaires à des
systèmes financiers solides, efficaces et ouverts». D'autant plus que
la crise mondiale actuelle risque de mettre fin à la tendance
d'approfondissement et d'expansion des systèmes financiers africains
observée ces dernières années. Ensuite, ajoute le rapport, il faut
maintenir les marchés ouverts aux échanges commerciaux.
Certes, « la crise économique mondiale pousse à plus de
protectionnisme, mais celui-ci ne ferait que réduire davantage la
demande et freiner la croissance». Bref, «les dirigeants africains
doivent résister aux pressions politiques qui les poussent à ériger des
obstacles au commerce, qui rendraient encore plus difficile la relance
dans la région». Ceci étant, à long terme, trois lignes d'action sont à
suivre par les pays africains. En premier lieu, l'investissement dans
la modernisation des infrastructures, ce qui est de nature à « placer
l'Afrique sur une trajectoire de croissance plus élevée». A cet égard,
relève le rapport, l'infrastructure demeure l'un des obstacles majeurs
à l'exercice de l'activité des entreprises en Afrique, puisque
«l'énergie et les transports compromettent à plus d'un titre la
croissance de la productivité et de la compétitivité en Afrique ». En
deuxième lieu, l'amélioration des systèmes d'éducation de base et de
soins de santé, lesquels sont actuellement inefficaces et brident
l'exploitation du potentiel de production du continent. Sinon, la
progression des entreprises africaines dans la chaîne de valeur
continue d'être freinée, et par conséquent le développement économique
entravé. En troisième et dernier lieu, le renforcement des structures
de gouvernance.
Ceci est «d'autant plus important que la crise économique actuelle
menace d'annuler les progrès accomplis dans le domaine de la bonne
gouvernance». Le rapport a fait savoir dans ce sens que «des structures
institutionnelles solides et transparentes ont contribué à la réussite
des économies les plus compétitives d'Afrique». Reste à préciser que ce
rapport a été dévoilé en marge du 19e Forum économique mondial sur
l'Afrique (WEF), organisé du 10 au 12 courant dans la ville
sud-africaine du Cap (sud-ouest). Un Forum qui a réuni environ 800
personnes, dont des banquiers et chefs d'entreprise, ainsi que des
représentants de pays et institutions d'Europe, des Etats-Unis, de
Chine et du Moyen-Orient.